2500 km à vélo pour 32000 m de dénivelé en 6 jours et 20 heures !

2500 km, c’est la distance qu’il a parcourue en moins d’une semaine et en toute autonomie, pour arriver 15ème sur 125 cyclistes participants à la Race Across France 2021 avec une moyenne de 24km/h, soit environ 400 km par jour. Ses seuls équipements sur la ligne de départ : un téléphone, un gps, un kit de réparation, un vêtement pour le beau temps, la pluie et le froid, un sac de couchage, une couverture de survie, une petite trousse de secours, une carte bancaire, un peu de nourriture et de l’eau ! Un exploit qu’il réalise après 3 années de préparation tant physique que mentale et seulement 1 an après avoir parcouru les 1100 km qui séparent Cannes d’Annecy, où il avait déjà performé avec une très belle 6ème place.

« À l’arrêt, je me couchais sur mon vélo pour me reposer. Lorsque je m’apprêtais à tomber, je considérais que ma micro-sieste était terminée et je repartais. »

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De jour comme de nuit

Christophe a pédalé pendant de nombreux mois en amont, adaptant peu à peu son corps au manque de sommeil et à une nourriture frugale, à raison d’environ 15000 km par an. Lors de la course, il aura finalement dormi entre 4 et 5 heures au total, grâce à des pauses d’environ 1h à 2h dans un hôtel (au bout de la 4ème nuit) ou bien dans quelques endroits plus atypiques, tels qu’abris de bus, trottoirs, WC publics…

Ces quelques moments de repos, il les a complétés par des micro-siestes de 4 minutes : « Mon corps s’est ainsi réglé. Pour gagner des places, soit tu roules plus vite, soit tu grignotes sur ton temps de repos, car 2h c’est environ 50 km d’écart. A l’arrêt, je me couchais sur mon vélo pour me reposer. Lorsque je m’apprêtais à tomber, je considérais que ma micro-sieste était terminée et je repartais. Ça se joue vraiment au niveau du sommeil et des temps d’arrêt », explique-t-il.

L’approvisionnement en course

Du côté de l’alimentation, c’est dans les boulangeries, les magasins de proximité et les distributeurs de pizza 24/24h que notre « fou du guidon » a trouvé son bonheur ! Il repérait également les cimetières et les fontaines pour s’approvisionner en eau : « L’eau, c’est vital ! Même si je n’étais qu’à la moitié, je rechargeais les gourdes ». Enfin, parmi les autres difficultés de la course : un passage à travers les Alpes par 38°C et des rafales de vent accompagnées de pluie sur 100 km avant d’arriver au Touquet. « Il fallait passer les Alpes avant l’arrivée de la pluie, sinon cela aurait été trop dangereux. […] A la fin, le vent me poussait vers le fossé, tellement il était puissant », décrit-il en se remémorant le parcours.

L’importance de la prise de décision

A l’heure du bilan, Christophe explique aussi l’importance de la prise de décision dans de telles circonstances : « A un moment donné, le poids du sac m’a gêné. J’ai donc décidé de me débarrasser de mon sac de couchage, dont je n’avais pas eu besoin jusque-là. La nuit suivante, je n’ai pas pu dormir tellement il faisait froid et ça n’a pas été réparateur pour la suite de la course : mauvaise décision ! ». Toutefois, pas de quoi décourager notre sportif, bien au contraire : « Je voulais être finisher et je voyais petit à petit que je gagnais des places. Avant de partir, je m’étais seulement dit que j’abandonnerais dans 2 cas de figures : casse du vélo ou casse physique. Sinon, pourquoi j’abandonnerais ? Je me suis posé la question dans les Alpes et n’ai pas trouvé de réponse. J’ai donc continué ! ».

Que ce soit 2500 km à vélo ou un premier 10 km en course à pied, chacun peut se fixer ses propres objectifs en fonction de son niveau d’entrainement et de ses capacités physiques. Le plus important est de se donner les moyens de les réaliser. Entraînement, persévérance, adaptation, stratégie, prise de décision, résistance au stress… Certains passages du récit de Christophe peuvent aussi être transposés et s’appliquer dans le monde du travail.